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Cabines
de conduite des locomotives à vapeur
Nous avons tous rêvé d'être
dans la cabine de conduite d'une
locomotive à vapeur. Certains, comme l'auteur
de ce site, ont eu la chance, malgré
leur jeune âge, qui ne leur permet pas d'avoir
connu l'époque vapeur, de parcourir
quelques kilomètres dans l'abri d'une
locomotive à vapeur préservée par ces
associations qui veulent faire partager
le temps passé des chemins de fer. Une
expérience enthousiasmante, mais aussi
empreinte de sensations très fortes et
mêmes dures.
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Pour
commencer : pas de cabine !
Les premières locomotives
à vapeur n'ont pas de cabine de conduite,
mais une simple plate-forme découverte
disposée à l'arrière, devant le foyer
et les organes de commande, où se
tiennent le mécanicien et le chauffeur.
George Stephenson lui-même, pour sa
célèbre "Locomotion" tirant
le premier train du Stockton &
Darlington en 1825, n'a même pas cette
plate-forme. Il se cramponne, comme il
peut, sur une planche longitudinale
posée en hauteur sur le côté de la
chaudière, parmi les bielles en
mouvement ! Mais dès 1829, avec sa
"Fusée", la plate-forme
apparaît et fixe, immuablement, la place
de l'équipe de conduite à l'arrière de
la locomotive. Toutefois les compagnies
ne veulent pas d'abri pour l'équipe : on
craint qu'une simple tôle les
protégeant de la pluie et du vent ne
gêne la visibilité ou favorise, par un
excès de "confort", l'endormissement...
Vers 1840, ou même 1850, l'équipe de
conduite affronte les intempéries et l'air
froid de la course, ayant tout juste
droit à une bâche amovible que l'on
peut tenter de mettre si, vraiment, il
pleut à verse ! Et, fièrement, le
mécanicien tient à se faire admirer
lors des entrées en gare, debout sur la
plate-forme bien dégagée, coiffé de
son chapeau haut de forme qui marque son
importance et son rang social - même s'il
est trempé !
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Vue du poste de
mécanicien sur une 141 R
Le travail du
mécanicien et du chauffeur
Le principe fondamental d'organisation
et de disposition des cabines ne change
guère durant les 150 années de traction
vapeur. Le mécanicien est le chef de
bord, et il est responsable de la
conduite de la locomotive, supervise son
entretien au dépôt. Le chauffeur est
responsable de la conduite du feu et doit
"produire du gaz" (c'est-à-dire
de la vapeur) en fonction de la
consommation de la locomotive, qui varie
selon la vitesse, le poids du train, le
profil de la voie. Le chauffeur "vit"
réellement, avec ses reins et ses bras,
le profil de la voie, chargeant le
charbon de toutes ses forces au
démarrage, lors des accélérations,
lors des rampes. C'est lui qui crée la
force motrice de la locomotive. Le
mécanicien surveille les signaux et les
appareils de contrôle. Mais, dans les
faits, les deux hommes, surtout s'ils
forment une équipe souodée, font tout
à bord, le chauffeur surveillant dans
les courbes les signaux qui se
présentent dans son champ de vision, le
mécanicien aidant le chauffeur à
charger le foyer s'il le faut,
surveillant pour lui le niveau d'eau ou
ouvrant l'injecteur d'eau qui alimente la
chaudière.
Les progrès
Le grand progrès de la
chauffe mécanique par "stocker"
à vis d'Archimède, permettant de
transporter directement le charbon depuis
le tender jusqu'au foyer, est le seul
grand progrès notable. Il est apparu sur
les locomotives américaines de l'entre-deux-guerres
et s'est étendu en Europe durant les
années 1940-1950. De même, la chauffe
au mazout simplifie considérablement le
travail du chauffeur. La grille à
secousses, qui se dégage automatiquement
de ses cendres, est un perfectionnement
intéressant, tout comme les jets de
vapeur qui permettent de répartir le
charbon à la surface du feu.

Vue du poste de
chauffeur sur une 141 R
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