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La
construction des locomotives à vapeur
Qui construit les
locomotives à vapeur et comment ? Cette
question est souvent sans réponse
précise pour les amateurs de chemins de
fer. Le peu qu'on en sait, en général,
permet de dire que cela est décidé par
les dirigeants des compagnies et que cela
se passe dans les ateliers... En fait, le
cheminement de la décision et de la
fabrication est autrement plus complexe.
Les choix techniques
Une fois les données
économiques connues et chiffrées, et
une fois que la construction d'une ligne
est apparue comme possible et oportune,
on peut établir le cahier des charges
des locomotives : le type d'énergie
disponible et le mode de traction qui en
découle, les techniques de construction
du matériel moteur, les techniques de
maintenance du matériel moteur,
certaines techniques du matériel
remorqué (poids, résistance au
roulement), les techniques d'établissement
des lignes (profils et tracés favorables
à la traction, poids par essieu, etc.),
les techniques d'exploitation des lignes
ayant une incidence sur la traction (signalisation,
débit, etc.), les applications que la
recherche laisse espérer. C'est ainsi qu'au
XIXe siècle, seul le charbon et la
traction vapeur sont envisageables et
rentables économiquement. Mais le
dimensionnement des locomotives, les
performances assignées, les
caractéristiques du matériel remorqué
dictent encore des choix de types de
locomotives parmi des possibilités très
vastes. Ce sont bien les ingénieurs des
compagnies qui les assument alors.
La pose du
châssis sur les roues (Deutches Museum
Munchen)
Le choix du type de
locomotives, enfin
L'ingénieur chargé de l'établissement
du matériel roulant peut déterminer le
type précis de locomotive en fonction du
cahier des charges : puissance, vitesse,
poids par essieu, disposition d'essieux.
Si la compagnie est importante, la
locomotive peut être dessinée par son
propre bureau d'études, sous la conduite
de l'ingénieur, et être fabriquée
ensuite dans ses propres ateliers. Les
petites compagnies feront appel à des
constructeurs renommés, nationaux ou
étrangers, qui pourront soit dessiner
une locomotive spécifique en fonction du
cahier des charges, soit en proposer une
d'un type déjà existant et dont les
caractéristiques sont assez proches. On
retrouvera souvent, pour des cahiers des
charges semblables d'une compagnie à l'autre,
ou pour différentes lignes, des types de
locomotives semblables : types 230 ou 231
pour les trains de voyageurs, 140 ou 150
pour les trains de marchandises, 030 ou
040 pour les lignes secondaires, etc. Les
grandes compagnies ont donc intêret à
construire en grande série pour abaisser
les coûts. Il n'y a jamais eu, en dépit
des souhaits des réseaux, de locomotive
universelle capable de tout faire partout.
Superbe scène
prise devant une fabrique de locomotives
(Collection Lamming)
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L'expression
des besoins économiques est prioritaire
La décision de construire
une ligne de chemins de fer est prise en
fonction de données économiques:
existence d'une demande de transport,
offre des moyens de transport concurrents,
coût de l'énergie, coût de l'établissement
et de la maintenance des lignes (profils,
tracés, armement, usure des voies),
coût de la construction du matériel
roulant, coût de la conduite et de la
maintenance du matériel moteur, et on en
passe... Cette décision est entre les
mains des pouvoirs publics et des
dirigeants des compagnies, qui décident
si la ligne sera construite ou non. Les
vrais choix techniques n'interviennent qu'ensuite.
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